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Comment bien choisir ses poulies de voilier ?

Les poulies font parties de l’équipement indispensable à bord des voiliers. Elles permettent et facilitent les manœuvres nécessaires au bon fonctionnement du bateau. Il n’existe malheureusement pas de poulie universelle qui remplirait toutes les fonctions. Il faut donc différentes poulies adaptées à des tâches précises. Orangemarine vous aide à y voir plus clair.

CARACTÉRISTIQUES D'UNE POULIE

Une poulie est un dispositif mécanique permettant de faciliter les manœuvres nécessaires à la bonne marche du voilier : hisser les voiles, border une écoute… Grâce aux poulies, il est possible de déplacer une charge (hisser la génois par exemple) dans une direction différente de celle d’application de la force (il n’est donc pas nécessaire d’être en haut du mât pour hisser la voile). De plus, en couplant les poulies, les forces sont démultipliées et il est alors possible de prendre beaucoup de tension. Ce mécanisme de couplage de poulies est appelé le palan.

Une poulie est constituée d’une cage formée par 2 joues, d’un axe de rotation, d’un réa et d’un système d’accrochage. Le réa est la pièce mobile sur laquelle va tourner le cordage. Le ringot est un point de fixation se trouvant sous ou sur la poulie et permettant à cette dernière d’être frappée (accrocher) ou de guider le cordage qui forme le palan. Le coinceur permet de bloquer le cordage en fin de poulie et la manille permet aussi de frapper la poulie (sur l’image ci-dessous, la poulie sera attachée au chariot de GV).

Poulie

L’image ci-dessus représente un exemple de poulie (en l’occurrence, une poulie d’écoute de grand-voile). Mais il existe de très nombreux modèles qu’il faudra choisir selon ses caractéristiques. La marque Holt est reconnu pour son excellent rapport qualité-prix, Wichard et antal pour leur sérieux et leur qualité de fabrication et Harken pour le plaisancier exigeant ainsi que pour la régate. 

LES DIFFÉRENTS TYPES DE POULIES

Poulies

 

Simple : un seul réa. C'est la poulie la plus commune, simple mais efficace.

 

Violon : Pour les palans grâce à l’ajout d’un deuxième réa de taille inférieure.

 

Avec coinceur : permet de coincer l’écoute ou la drisse et de bloquer le réglage directement en sortie de poulie.

 

 

Double, triple : utilisé pour les palans.

 

 

Plat pont : Utilisée pour les écoutes de foc et les voiles d’avant en général.

 

 

Debout : Montée sur ressort, elle ne tape pas sur le pont. Pour les voiles d’avant.

 

 

Winchs : Fonctionne comme une poulie classique mais permet aussi de retenir le cordage.

 

 

Ouvrantes : Indispensable à bord. Pour installer un barber ou en cas d’urgence, pour reprendre une manœuvre sous charge.

 

Toutes ces poulies possèdent un réa. La constitution de ce réa est le plus important. C’est le mécanisme interne de la poulie que nous allons maintenant décrypter.

ROULEMENT

  • A friction : Poulies classiques. Parfaitement adaptées aux charges statiques, (bastaque, drisse…). Elle possède un réa en plastique qui tourne autour d’un axe en bronze ou en inox. Elle est résistante, mais peu rapide car sous la charge les frottements sont importants.

Friction et billes latérales : Elle est agrémentée de roulements à billes. Cela permet d’enrouler rapidement beaucoup de cordage sans charge et de tenir la charge en statique sur le réa de base.

A billes : Elle présente le minimum de friction car le réa est en frottement uniquement avec les billes latérales situées entre le réa et l’axe. La vitesse de rotation sera optimisée même sous forte charge. Elle supporte mal les charges statiques surtout si les billes sont en plastique car ont alors tendances à s’ovaliser.

Rouleaux : Elle permet une bonne répartition de la charge et une excellente vitesse de rotation grâce à ses rouleaux placés entre l’axe et le réa. Elle permet un bon fonctionnement sous charge importante et surtout sous charge statique.

A rouleau et à billes : Elle permet la vitesse sous faible charge, elle est souvent à axe creux et peut être sanglée. Elle est performante pour les charges statiques. Elle est principalement utilisée sur les voiliers de régate.

LES FORCES EXERCÉES SUR UNE POULIE

CHARGE DE TRAVAIL ET DE RUPTURE

Deux critères importants sont la charge de travail et la charge de rupture. En effet, une poulie est définie par sa charge de rupture, la charge de travail est égale à la moitié de la charge de rupture. Par exemple pour une charge de travail prévue de 100 kg, il faut une charge de rupture de 200 kg.

LE TYPE DE CHARGE

Nature de la charge : statique ou dynamique

  • Une charge statique est, comme son nom l’indique, exercée de manière constante. C’est le cas par exemple des drisses, du pataras, du hale-bas et des bastaques. Leur réglage s’effectue une seule fois ou n’a pas besoin d’ajustement répétitif.
  • Une charge dynamique est quant à elle en constante évolution. C’est le cas des écoutes de GV, de génois et des renvois en pied de mât.

Direction de la charge : axiale ou radiale

Les forces les plus importantes sont exercées du centre du réa vers l’extérieur.  Elles s’exercent dans l’axe du cordage. Elles sont appelées les forces radiales.

Les charges axiales sont celles qui s’exercent dans l’axe de la poulie. Elles sont importantes à prendre en compte quand les efforts sont conséquents car elles ont tendance à écraser la poulie.

LE COEFFICIENT DE CHARGE

Un autre critère primordiale est l’effort exercé sur une poulie en fonction de l’angle de déflexion. En effet, l’écoute ou la drisse passant par la poulie va exercer un effort et donc faire subir une charge à la poulie qui sera variable selon l’angle de sortie du cordage de la poulie. Par exemple, une poulie qui renvoie un cordage à 180° subit une charge égale à deux fois la charge sur l’écoute. Plus l’angle est faible, plus basse sera la charge subit par la poulie.

 

 

Angle de déflexion

Coefficient de charge

45°

76%

90°

141%

120°

173%

180°

200%

COMMENT ÉQUIPER SON BATEAU ?

Lors du changement de ses poulies, il faut tenir compte du fait que les anciens cordages étaient moins résistants que les nouveaux. Leur diamètre était donc plus important. Il faut donc adapter le diamètre des nouvelles poulies à ce cordage. A moins que vous ne décidiez de changer aussi votre cordage. Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter notre guide « comment choisir ses écoutes et ses drisses ».

Deux autres critères importants sont la charge de travail et la charge de rupture. En effet, une poulie est définie par sa charge de rupture, la charge de travail est égale à la moitié de la charge de rupture. Par exemple pour une charge de travail prévue de 100 kg, il faut une charge de rupture de 200 kg.

Retrouvez ci-dessous un tableau indicatif des poulies à utiliser sur un voilier orienté croisière (X) et  sur un voilier de course (X).

 

            Poulie

 

Type de cordage

Friction Friction + billes Billes Rouleau Rouleau + billes
Drisse de GV X X      
Drisse de génois   X   X  
Drisse de trinquette X X      
Enrouleur de génois X X      
Renvoi de pied de mât X X     X
Ecoute de GV     X   X
Ecoute de génois   X     X
Ecoute de spi     X   X
Hale-bas X X      
Pataras   X     X
Etai largable textile X X      

 

Pensez à avoir une poulie d’avance en cas de casse. Une poulie ouvrante est très pratique pour reprendre un réglage sous charge. Sa fixation doit être rapide (fixation à mousqueton ou à sangle). Elle peut potentiellement rattraper une situation d’urgence.